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 Chapitre IV

Ces deux jours passèrent comme un enchantement. Les heures s’égrenant au rythme de nos corps qui se mêlaient et se démêlaient. Tout s’était passé avec une infinie douceur. Nous nous étions retrouvés dans la solitude de cette chambrette, impatients et un peu apeurés de cette soudaine intimité. Mais il avait suffi que nos regards se rejoignent pour que toute gêne soit balayée. Sans nous quitter des yeux lentement et parfois malhabilement nous avons quitté nos vêtements. Lorsque nous fûmes entièrement nus, nous nous sommes approchés l’un de l’autre. Sans plus de prétention, j’ai pris Marie Luise dans mes bras et l’ai soulevée pour la porter sur le lit moelleux qui semblait si accueillant. Son corps d’adolescente me semblait si léger, si fragile. Je l’ai déposée délicatement, son visage juvénile reposant au creux des oreillers, et me reculant je l’observai un instant, remplissant ma mémoire de la vision de ce corps à la blancheur d’albâtre, fin et délié comme un roseau, étendu là offert à mon désir naissant que je ne pouvais plus guère cacher.

Je suis venu m’étendre auprès d’elle. Je sentais son corps parcouru de légers frémissements ; avec précaution pour ne pas la brusquer je commençai à la caresser ; sa peau avait le velouté de la pêche, ses lèvres brillantes légèrement entrouvertes laissaient paraître la blancheur nacrée de ses dents ; je voyais palpiter une grosse veine sur le coté de son cou, ses épaules si rondes laissaient le regard couler pour venir s’arrêter à la naissance de ses seins ; sa poitrine était celle d’une vraie femme, belle et généreuse comme deux fruits murs gorgés de soleil. La pointe de ses seins durcissait sous le coup de l’émotion ressemblant à deux bourgeons naissants au printemps. Son ventre était comme un vallon descendant en pente douce vers une touffe noir corbeau dissimulant un joyau précieux. Ses jambes longues et fuselées restaient obstinément croisées.

Elle m’avait déjà avoué qu’elle n’était plus vierge, qu’un homme déjà avait possédé son corps.

Lentement nous avons pris connaissance l’un de l’autre, le contact de nos peaux nues nous électrisait ; il fallait nous apprivoiser mutuellement, mettre en communion nos esprits.

Et puis nous avons laissé nos sens s’éveiller pour arriver à ce moment magique où nos corps se sont rejoints dans une communion charnelle parfaite, pleine de sensualité, de tendresse, d’amour.

 

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