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 Chapitre III

 

Marie Luise était une fille simple, sans prétention, sans complication, mais avec ce petit plus qui la rendait si particulière à mes yeux que je ne peux aujourd’hui, même avec le recul, la comparer avec aucune de mes meilleures amies ou mes anciennes conquêtes.

Cette fille qui ne m’avait pas attiré au premier abord par sa franche beauté, cette fille que j’avais déposé chez ses parents pour ne pas qu’elle dérange mes projets aventureux de la nuit, celle à qui je n’avais prêté attention qu’un infime instant ce jour là, à cette minute même me désarçonnait maintenant, je me retrouvais décontenancé perdant mes moyens face à cette femme-enfant au visage angélique.

Je me serais inconsidérément moqué de celui qui m’aurait dit que l’amour m’attendait au bout du chemin. Et pourtant je me jetais tête la première, sans plus réfléchir, dans cette aventure car Marie-Luise m’offrit son innocence si généreusement, avec une pudeur enfantine mais sans tabou, tout était vrai en elle, rien que de l’amour et seulement de l’amour si tendre et si fort à la fois.

 Ce premier soir lorsque j’avais pris son visage entre mes mains, elle avait ressenti comme moi la même sensation, et seule, incomprise et enfermée dans son désespoir, elle trouva le réconfort dans les quelques mots que je lui  adressais, et dans la chaleur de mes mains la force de continuer, et déjà elle savait qu’elle était prête à m’aimer, que ma présence ce soir là ne pouvait que vouloir dire que je lui étais destiné.

C’est étonnant comme l’amour se raccroche à un être comme se tient le fruit à sa branche, mais se détache aussi vite, lorsque à maturité,  arrive pour lui la saison de la cueillette.

 Comment décrire Marie luise, elle n’était que bonheur et joie de vivre. Sa voix mélodieuse ressemblait à un doux chant d’amour, ses cheveux si fins et soyeux fleurant bon le chèvrefeuille, étaient comme un cocon moelleux où j’avais plaisir de glisser mes doigts et noyer mon visage.

Tout en elle respirait la pureté, la fougue de la jeunesse et l’on sentait sourdre au travers de sa personnalité les prémices impétueux d’un tempérament amoureux qui ne demandait qu’à être dompté.

 

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