Chapitre III
Marie
Luise était une fille simple, sans prétention, sans complication, mais avec ce
petit plus qui la rendait si particulière à mes yeux que je ne peux
aujourd’hui, même avec le recul, la comparer avec aucune de mes meilleures
amies ou mes anciennes conquêtes. Cette
fille qui ne m’avait pas attiré au premier abord par sa franche beauté, cette
fille que j’avais déposé chez ses parents pour ne pas qu’elle dérange mes
projets aventureux de la nuit, celle à qui je n’avais prêté attention qu’un infime
instant ce jour là, à cette minute même me désarçonnait maintenant, je me
retrouvais décontenancé perdant mes moyens face à cette femme-enfant au visage
angélique. Je
me serais inconsidérément moqué de celui qui m’aurait dit que l’amour
m’attendait au bout du chemin. Et pourtant je me jetais tête la première, sans
plus réfléchir, dans cette aventure car Marie-Luise m’offrit son innocence si
généreusement, avec une pudeur enfantine mais sans tabou, tout était vrai en
elle, rien que de l’amour et seulement de l’amour si tendre et si fort à la
fois. C’est
étonnant comme l’amour se raccroche à un être comme se tient le fruit à sa
branche, mais se détache aussi vite, lorsque à maturité, arrive pour lui la saison de la cueillette.
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