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      J’ai repris place sur mon siège, personne ne soufflait mot, pas un geste non plus comme si la marche du temps s’était suspendue. Je suis bien resté étourdi comme anesthésié par ce baiser pendant plus d’une minute et j’avais peine à réaliser le fait que j’avais embrassé une enfant. En moi-même je justifiais ce manquement à mon éthique en me disant que c’était juste un geste de sympathie, un moment d’égarement. Mais dans un élan inattendu, je me suis retourné et me suis emparé à nouveau de ses lèvres, cette fois pour une folle étreinte qui ne ressemblait en rien à de la compassion, mais plutôt à de la passion qui nous transporta vers ces endroits où seuls les gens qui s’aiment peuvent se rendrent. Je venais de rencontrer au moment où je m’y attendais le moins, et sans qu’aucun doute ne soit possible, la femme de ma vie.

 Vous allez me dire qu’il était bien présomptueux de ma part de penser cela à mon age, avec le peu d’expérience que j’avais de la vie, et qu’il vaudrait mieux que je reste les pieds sur terre et que je revienne à la réalité. Alors j’y suis retourné à la réalité, et il n’y avait plus personne dans la voiture, nous étions seuls et pendant des heures sans dire mot nous découvrîmes ensemble tous nos désirs d’enfants car devant elle  et pour elle je redevenais un enfant. Nous laissions nos yeux parler, il n’était point besoin de mot, nous avons découvert ensemble ce qu’était l’amour rien qu’avec des gestes tendres.

C’est ainsi que je fis plus ample connaissance de Marie Luise, et à cette minute même je sus que j’étais en train de vivre un grand amour, malgré tout ce que cette histoire allait souffrir de tragique dans les semaines qui allaient suivre.

 (Fin de 2éme chapitre)     

 

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