Mortelle Saison Lentement de ces heures les journées
s’assombrissent De fraîches matinées nous rapprochent
de l’hiver La pluie vient remplacer un été qui
s’esquisse Et la tiédeur du jour me laisse un
goût amer Mais la beauté des arbres adoucit mon
humeur De leurs couleurs rougeâtres ils
éclaircissent mon ciel Embrasant l’horizon de ces feuilles
qui se meurent Dans une odeur semblable à la douceur
du miel De la terre recouverte par des
millions de feuilles Balayée par le vent, aux rythmes des
courants Naissent les ombrelles que tendrement
l’on cueille Pour satisfaire nos bouches de ces
trésors fondants Mais parmi ces délices cachés au fond
des bois Se terrent les animaux, effrayés par
les bruits De ses coups qui résonnent et dont la
seule loi N’appartient qu’à celui qui détient le
fusil Mais le froid chassera ces sauvages
désirs Jamais je n’oublierai la douceur d’une
saison Assombrie par les hommes avides de
plaisir L’automne sera pour moi la mortelle
saison
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